Contrats de projets, de plans !

Publié le par ADECR 06

Dans un courrier adressé aux ministres et aux préfets de région, Dominique de Villepin annonce la fin du 4e Contrat de Plan Etat – Région (CPER) et l’élaboration des nouveaux contrats de projets.
Au delà de la différence des appellations, c’est la politique du fait accompli, autoritaire et centralisée à outrance. C’est la fuite en avant dans le libéralisme le plus débridé avec la volonté d’imposer, coûte que coûte, des choix exclusivement basés sur la compétitivité donc la mise en concurrence des territoires.

Le 4e contrat de plan Etat – Région s’achève fin 2006. Ce contrat élaboré après deux ans de concertations, de réunions avec les acteurs sociaux, économiques et politiques de chacun des départements de la région comprenait, par exemple pour la première fois, un volet ferroviaire. Au financement de l’Etat et de la Région pouvait s’ajouter celui d’autres collectivités.

Le bilan du CPER en Provence Alpes Côte d’Azur comme dans toutes les régions démontre bien l’engagement de la Région à plus de 80 % et celui plus faible de l’Etat à seulement 60%.
Le gouvernement a la ferme intention de tirer un trait et de remettre les compteurs à zéro. Cette décision est inacceptable. Elle sanctionnerait les populations qui attendent depuis des années certains équipements.

Non seulement, le gouvernement ne respecte pas ses engagements financiers, dois-je rappeler qu’il doit au SYMA, pour les Chemins de fer de Provence, six millions d’euros et cela pour des travaux déjà réalisés, mais il oblige les collectivités à payer les intérêts moratoires dûs à son désengagement ! Une personne privée qui agirait de cette façon se retrouverait illico en prison !

La première des exigences avant d’envisager les contrats de projets 2007-2013 c’est de terminer le 4e CPER Etat – Région et de solder les engagements financiers !

La nouvelle appellation « contrat de projets » fait la part belle à la compétitivité, mais aussi à l’Europe libérale qui a pourtant subi une défaite le 29 mai 2005. En effet, le 1er ministre insiste sur la prise en compte des orientations stratégiques de Lisbonne qui visent à faire de l’Europe « l’économie fondée sur la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde ».
Pour être en conformité avec cette ligne directrice le Gouvernement a limité le nombre de thématiques à des projets de grandes envergures !

Ainsi, c’est vraiment la compétitivité, la mise en concurrence des hommes et des territoires et la fin de la solidarité.

Tout cela est cohérent avec la politique de démolition, de privatisation, de casse des services publics. Cela vient avec les mauvais coups portés à la fiscalité qui exonère plus les riches et ne joue plus sa mission de justice sociale.

Quant aux collectivités, leur autonomie financière est réduite alors qu’elles subissent des transferts de charges très importants (TOS).
Tout dans le choix et les méthodes du gouvernement montre :

- La détermination à imposer des décisions au service de la rentabilité financière.
- La détermination à réduire les moyens financiers des régions.
- La détermination à étouffer tous processus de concertation et de construction démocratique.

Tout dans notre action doit aller à contrario de la posture gouvernementale.
Ce gouvernement est déconsidéré après le 29 mai 2005, après la révolte des banlieues, après le CPE, après les affaires scandaleuses liant le grand patronat et l’UMP, de Villepin et ses ministres continuent d’agir comme s’ils avaient l’autorité et le mandat du peuple ! Alors qu’ils ne sont plus rien qu’une sorte de radeau de la méduse ministériel, ils voudraient imposer des choix sectaires et partisans.

- Face à cela, la résistance et la lutte doivent être encore plus confortées.

- Face à cela, les grands projets d’aménagements de notre territoire dont notre région et notre département ont besoin, doivent être initiés, débattus dans la concertation et portés par tous.

- Face à cela, les priorités : emploi, logement social, déplacements ne doivent pas être inscrits dans le moule du libéralisme et de la compétitivité mais dans celui social, économique et solidaire.

 

 

 - Comment concevoir que l’Etat et la Région interviendraient à travers les contrats de projets dans une agglomération qui a choisi d’ignorer la Loi SRU et son pourcentage de logements sociaux ?

 - Comment concevoir que le choix entre une 202bis à 4 voies et une à 3 voies + la ligne de chemin de fer de Provence en rive droite du Var se fassent au détriment du transport collectif ?

- Comment concevoir que les mêmes, gouvernement et droite, qui ont fait perdre trois ans au projet de 3e voie littorale, le suppriment parce que les travaux n’ont pas commencé ?

- Comment concevoir que la ligne Nice – Breil – Tende ne soit plus entretenue par RFF ?

- Comment concevoir que le zonage des aides d’état à finalité régionale qui a été transmis à Bruxelles le 1er juin pour bénéficier des fonds européens ne comprenne pas Sophia Antipolis ni Cannes, ni le haut pays du département ?

Voilà quelques sujets de réflexions et de débats mais aussi de luttes et d’actions.

Ces projets, ces dispositifs ne doivent pas rester dans les mains de quelques spécialistes, élus ou fonctionnaires. Chacune et chacun de nous pouvons porter, collectivement d’abord la volonté d’être à l’écoute, mais aussi de voir se concrétiser les équipements qui permettront à notre région et à notre département de se développer de façon solidaire et harmonieuse.

Gérard PIEL, Conseiller régional PACA, conseiller municipal d'Antibes

Publié dans Conseil régional

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